L’écriture inclusive : Comprendre ses règles

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écrit par Christelle

Christelle, spécialiste en communication, promeut une publicité plus inclusive et équitable, redéfinissant les normes du secteur

L’écriture inclusive est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Au cœur des débats sur l’égalité et la parité des genres, cette nouvelle forme de rédaction vise à neutraliser les inégalités grammaticales présentes dans le langage écrit. Qu’est-ce que l’écriture inclusive ? Pourquoi tant de discussions autour de ce concept ? Comment peut-on l’appliquer dans notre usage quotidien ?

Définition de l’écriture inclusive

L’écriture inclusive est une série de règles et de pratiques de rédaction visant à représenter de manière égale et équitable tous les genres. Traditionnellement, la langue française privilégie le masculin comme genre dominant lorsque les deux sexes sont inclus. Par exemple, si une salle contient 99 femmes et un homme, on dira « Ils discutent ». L’écriture inclusive propose de changer cela pour rendre visibles toutes les personnes sans exception.

Le point médian

Un des grands symboles de l’écriture inclusive est l’utilisation du point médian. Ce signe graphique placé entre les lettres permet de conjuguer les formes masculine et féminine en un seul mot. Par exemple, au lieu d’écrire « Les étudiants et étudiantes », on pourrait écrire « Les étudiant·e·s ». Ce petit changement peut sembler anodin, mais il marque une immense avancée vers la parité dans le langage.

Pourquoi adopter l’écriture inclusive ?

Adopter l’écriture inclusive est avant tout une démarche d’égalité. En modifiant notre façon d’écrire, nous envoyons un message fort : chaque individu mérite de se sentir reconnu et respecté. Les mots ont un pouvoir immense, et leur usage conscient peut contribuer à réduire les représentations stéréotypées et les inégalités de genre.

Combat contre les stéréotypes

Le langage influence fortement notre perception du monde. Des recherches montrent que les enfants exposés à un langage où le masculin domine ont plus tendance à intérioriser des rôles de genre traditionnels. En adoptant l’écriture inclusive dès le plus jeune âge, on réduit ces biais cognitifs et ouvre la porte à plus d’égalité entre les sexes.

Réflexion sociale

Au-delà des stéréotypes, utiliser une écriture qui inclut tous les genres pousse aussi à réfléchir sur nos pratiques sociales. Admettre qu’une simple règle de grammaire peut avoir des implications largement discriminatoires, c’est déjà entamer un cheminement critique et engagé. Cette réflexion amène chacun à repenser sa propre vision et son rôle dans la société.

Comment pratiquer l’écriture inclusive

Pour ceux qui souhaitent intégrer l’écriture inclusive dans leur routine quotidienne, plusieurs techniques et astuces peuvent être appliquées immédiatement. Ces ajustements peuvent sembler complexes au début, mais avec un peu de pratique, ils deviennent rapidement naturels.

Variations syntaxiques

Une autre méthode consiste à varier les structures de phrase pour éviter de toujours placer le masculin en avant. Par exemple, au lieu de dire « Tous les employés doivent remplir leurs documents », on pourrait dire « Chaque employé·e doit remplir son document. » Cette légère modification rendra votre texte bien plus inclusif.

Utilisation des noms épicènes

Les noms épicènes sont des mots dont la forme ne varie pas selon le genre. Par exemples, des termes tels que « collaborateur » peuvent être remplacés par « partenaire ». Choisir des noms épicènes simplifie grandement l’effort d’inclusivité et assure une lecture fluide et accessible à tous.

Voir  Métiers en H

Exemples d’écriture inclusive

Pour illustrer l’écriture inclusive, considérons quelques exemples dans différents contextes. Si vous écrivez un mail à une équipe de travail, commencez par une phrase comme « Bonjour à toutes et tous, » plutôt que « Bonjour à tous. ». Dans vos rapports ou présentations, remplacez « Dirigeants et dirigeants » par « Dirigeant·e·s ». De même, préférez « Cher·e collègue » à « Cher collègue ».

Dans le milieu académique

Dans le contexte universitaire, beaucoup d’établissements commencent à adopter des manuels et des documents académiques rédigés en écriture inclusive. Un syllabus peut ainsi mentionner « Étudiant·e·s inscrit·e·s au cours » plutôt que « Étudiants inscrits au cours ». Cette pratique encourage les jeunes générations à reconnaître et accepter l’égalité des sexes dès leurs études.

Dans les médias

Les médias jouent également un rôle crucial dans la normalisation de l’écriture inclusive. Plusieurs journaux et magazines intègrent ce principe dans leurs articles pour refléter une société plus égalitaire. Vous pourriez remarquer des phrases comme « Les acteur·rice·s de ce film » ou « Tous les citoyen·ne·s ont droit à la liberté ». La visibilité constante de ces formulations aide à faire évoluer les mentalités en douceur.

Critiques et controverses autour de l’écriture inclusive

Malgré ses avantages, l’écriture inclusive n’échappe pas aux critiques. Certains détracteurs considèrent qu’elle alourdit le texte et complique inutilement la lecture. D’autres estiment qu’elle pose des défis spécifiques pour les personnes atteintes de troubles de la lecture, telles que la dyslexie.

Arguments en défaveur

Des linguistes argumentent que la richesse du français réside dans ses règles établies depuis des siècles, et que toute modification représente une dénaturisation de la langue. Les arguments varient entre ceux qui clament une nécessaire simplicité et ceux invoquant une tradition historique à préserver. Malgré cela, le débat reste ouvert et évolue constamment.

Solutions potentielles

Afin de répondre à ces préoccupations, plusieurs alternatives ont été proposées. Par exemple, au lieu d’utiliser exclusivement le point médian, certains suggèrent des formulations neutres et moins marquées. Utiliser le pronom « iel » (combinaison de « il » et « elle ») à la place de « il » ou « elle » est une autre solution en vogue pour raviver le débat tout en étant plus praticable.

L’impact sociétal de l’écriture inclusive

L’adoption généralisée de l’écriture inclusive promet un impact significatif sur notre société. Elle ouvrira la voie à une représentation plus équitable des genres et encouragera d’autres initiatives de parité.

Inclusion professionnelle

Sur le lieu de travail, l’intégration d’une rédaction inclusive contribue également à un environnement respectueux et diversifié. Lorsque les documents internes, les communications et les manuels utilisent un langage inclusif, cela renforce l’idée que chaque employé·e est valorisé·e et respecté·e.

Avenir de l’inclusivité

En fin de compte, l’écriture inclusive fait partie d’un mouvement plus large pour atteindre l’égalité de genre à tous les niveaux de la société. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire, chaque pas vers une communication plus inclusive rapproche davantage de cet objectif commun.

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